Une enquête entomologique menée auprès des groupes ethniques dans diverses localités sur toute l’étendue du territoire a permis de répertorier près de trente cinq (35) insectes comestibles au Togo.
Ces insectes sont plus riches en éléments nutritifs que la viande de boeuf, de porc ou de poulet selon une étude réalisée par un chercheur de l’Université de Lomé.
L’enquête visait d’une part à évaluer la contribution des insectes comestibles à la promotion de la sécurité alimentaire et d’autre part à déterminer la qualité nutritionnelle des espèces d’insectes consommés au Togo.« Nous avons voulu évaluer la diversité des insectes comestibles en fonction des groupes ethniques du Togo afin de mieux faire connaître cette ressource au public et aux décideurs. Nous avons pu collecter des informations concernant les méthodes de collectes, les méthodes culinaires, le poids économique et la composition chimique de ces insectes afin d’en déduire le potentiel nutritionnel » a expliqué le Dr Fègbawè BADANARO nutritionniste et auteur de cette enquête.Parmi ces insectes figurent le criquet, les grillons, les cétoines ou les vers palmistes plus consommés au sud et au centre du Togo.
Le ver palmiste, un aliment complet
Des recherches réalisées au Laboratoire de Biochimie Appliquée à la Nutrition de l’Université de Lomé ainsi que dans les Laboratoire Nationale de Santé Publique d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et à l’Unité Mixte de Recherche QUALISUD de Montpellier (France) montrent que le ver palmiste est « bien plus complet que la viande de bœuf, du porc ou même de poulet ».
Les résultats de cette étude montrent que le ver palmiste contient, en effet, 45,89% de protéine contre seulement 21,7% pour la viande de bœuf crue par exemple. De même la constitution en lipide et éléments minéraux de l’insecte sont respectivement de 14,64% et 10,45% contre 4,3% et 1% pour la viande bœuf crue. Leur composition en glucide et en fibres alimentaires (qui ont un effet bénéfique sur le transit intestinal) est de 6,59% et 13, 72% alors que ces éléments n’existent même pas dans la viande de bœuf. Plus loin, ces insectes contiennent des acides gras et aminés essentiels, ce qui selon la nutritionniste les rend bien plus complet que la viande.
Et de conclure : « les résultats de cette étude sont un espoir dans la promotion de la sécurité alimentaire. Ils peuvent contribuer de façon significative à la lutte contre la malnutrition protéino-énergétique et micronutritionnelle en Afrique Subsaharienne».
Malgré leur qualité nutritionnelle, les observations sur les marchés lors de cette enquête ont prouvé que seulement 11,42% des insectes répertoriés (soit quatre insectes sur les trente cinq) font l’objet d’une commercialisation au Togo.
Près de 14,3% des enfants de moins de 5ans souffrent de malnutrition au Togo selon une enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2012. La situation pourrait s’aggraver dans les années, selon l’organisation, si des sources alternatives de protéines ne sont pas trouvées pour palier la crise de la viande qui sévit en Afrique Subsaharienne en général et au Togo en particulier.
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