Un jeune Kényan a mis au point une application mobile pour détecter les médicaments contrefaits. L’application dénommée « Tambua »1permet également d’identifier les pharmacies agrée au Kenya.
Pour son fonctionnement, l’application utilise un code barre et une technologie de géolocalisation capable de retracer la chaîne d’approvisionnement des médicaments, précise Levit Nudi son concepteur. « Tambua » permet également aux consommateurs de scanner et identifier instantanément les produits pharmaceutiques même dans les zones à faible débit de connexion Internet.
Lancée depuis en 2018, l’application a reçu en février dernier le premier prix au Science-Africa Storytelling Challenge organisé par l’American Association for the Advancement of Science aux Etats-Unis.
« En donnant aux consommateurs l’accès à des informations précieuses sur les produits, (…) nous espérons sauver des centaines de milliers de vies perdues chaque année en raison de la consommation de médicaments contrefaits ou de qualité inférieure en Afrique », a souligné Levit Nudi.
Alerte sur les antipaludéens
Seul bémol à cette innovation, l’application ne pourra être efficace que si les fabricants de médicaments acceptent une collaboration avec le concepteur en attribuant des codes à barres à chaque produit fabriqué, souligne Paul Mugambi, un ingénieur Kényan en télécommunications qui s’est confié à nos confrères de Scidev.Net.
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) près de 30% des médicaments en circulation dans les pays en développement sont des contrefaçons, avec des proportions plus élevées dans certaines régions comme l’Afrique subsaharienne.
Une bonne partie des faux-médicaments en circulation dans cette région par exemple est destinée au traitement des maladies comme les maladies bactériennes et le paludisme.
Des chercheurs de l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres ont effectué un exercice de modélisation qui a révélé que les antipaludéens de qualité inférieure ou falsifiés seraient à l’origine de 116.000 décès supplémentaires dus au paludisme en Afrique subsaharienne.
Des études de simulation statistiques publiées dans la revue American Journal of Tropical Medicine and Hygiene indiquent également que les antipaludéens falsifiés représentent près de 43% du coût économique annuel du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne.
Une situation qui pourrait s’aggraver dans les prochaines années, selon les experts, si rien n’est fait pour endiguer la propagation des faux-médicaments.
« Tambua » 1 signifie « Identifier » en Swahili
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