Une enquête menée par des chercheurs de l’Université de Havard renseigne que 25% des populations des localités de de Béni et Butambo (Nord Kivu), épicentres de l’épidémie, croient que Ebola un « Fake news » répandu par les autorités publiques.
Les résultats de l’enquête ont été publiés en mars dernier dans la revue The Lancet Infectious Diseases. Sur les 961 personnes interrogées, 230 pensent que l’épidémie n’est pas réelle, 312 estiment que le foyer de l’épidémie a été inventé par les autorités dans un but lucratif tandis que 371 pensent que la rumeur de l’épidémie a été répandue pour déstabiliser la région.
Ces croyances ont été renforcées par la décision des autorités publiques de suspendre l’élection présidentielle dans la région « par crainte d’une nouvelle propagation du virus ». Les populations pensent que l’objectif réel était d’empêcher le vote dans la région considérée comme un bastion de l’opposition.
Confiance
Patrick Vinck et son équipe du département de Santé Mondiale de l’Université Harvard qui ont conduit l’enquête estiment que cette croyance empêche les populations d’adopter les comportements préventifs, d’accepter les vaccins contre Ebola, de se faire soigner dans les centres de santé publics ou de signaler les cas d’Ebola dans les communautés reculées.
« Ces facteurs augmentent le risque de propagation de la maladie à virus Ebola », conclue-t-il.
Pour lui, les réponses médicales seules ne suffiront pas pour arrêter la propagation du virus Ebola.
«La participation des leaders politiques et des fournisseurs de soins locaux en qui les populations ont confiance pourrait aider à établir un climat de confiance entre les communautés et les agents de santé sur le terrain », préconise-t-il.
Selon les données du ministère de la santé publiées en juin dernier, 2145 cas confirmé ont été signalés à l’Est de la RDC depuis août 2018. Au total 1506 décès ont été enregistrés tandis que 621 malades atteints du virus ont été guéris.
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