En contribuant à la dégradation des terres, l’agriculture constitue un facteur qui accentue la crise climatique du fait de l’exploitation intensive des sols. Telle est, entre autres, la conclusion du rapport sur les changements climatiques et les terres publié hier jeudi par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Le rapport indique, en effet, que près de 80% des forêts sont défrichées pour l’agriculture et l’élevage dans le monde. Cette déforestation ainsi que la dégradation des terres causent des dégâts considérables sur les moyens d’existences des populations dans les pays pauvres.
« L’agriculture, la production alimentaire et la déforestation sont les moteurs importants du changement climatique et produisent environ 23% des émissions des gaz à effet de serre d’origine humaine », précise les auteurs du rapport.
En moyenne, constatent-ils, la superficie des terres touchée par la sécheresse a augmenté d’un peu plus de 1 % par an depuis 1961.
A cette allure, préviennent-ils, près de 500 millions de personnes qui vivent actuellement dans des zones touchées par la désertification risquent d’être confrontées à de lourdes perturbations en ce qui concerne l’approvisionnement en eau et en nourriture.
Mode de consommation
Pour renverser la tendance, le rapport a préconisé un changement de modèle d’agriculture en prenant en compte la gestion durable des terres à travers l’agriculture biologique, la rotation des cultures, l’utilisation des eaux de pluie etc.
Valérie Masson-Delmotte Directrice de Recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et co-auteure du rapport a insisté sur l’urgence de mettre en place ces pratiques agricoles durables lors d’un point de presse de présentation du rapport à Génève.
« Il serait impossible de maintenir les températures mondiales à des niveaux sûrs sans changer notre façon de gérer les terres et la manière de produire de la nourriture », a-t-elle indiqué .
Les auteurs préconisent également une lutte contre le gaspillage alimentaire qui constitue 25 à 30 % de la nourriture mondiale produite alors que plus de 821 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde.
Alors que dans les pays riches, le gaspillage se produit au niveau de la consommation, dans les pays sous-développés, il se produit au niveau de la production, rappelle pour sa part Alisher Mirzabaev Economiste et co-auteur du rapport.
« Des mesures telles qu’un meilleur stockage après récolte, une réduction du travail du sol et la maitrise de l’eau à travers de meilleurs méthodes d’irrigation pourraient beaucoup aider », a –t-il précisé.
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