Togo: la montée des température fait perdre 774 milliards aux agriculteurs

Au Togo, les changements climatiques ont un impact considérable sur les revenus des agriculteurs. En 2016, une étude a évalué pour la première fois l’impact économique réel du réchauffement climatique sur les revenus agricoles dans le pays.

D’après les résultats de cette étude publiée dans la revue Journal of Agriculture and Environment for International Development, une augmentation de 1 degré Celsius (°C) de la température en saison pluvieuse fait perdre annuellement plus de 340 dollars américain (soit près de 215. 000 F CFA) par hectare cultivé au Togo.

Au Togo où la superficie cultivable est évaluée à 3,6 millions d’hectares, ces pertes représentent un manque a gagné annuel de 774 milliards FCFA pour l’agriculture, soit la moitié du budget annuel du pays.

L’agriculture togolaise est plus sensible aux impacts du climat comparativement à d’autres pays de la sous-région comme le Burkina Faso, le Ghana, le Niger ou encore le Sénégal, note Aklesso Egbendewe-Mondzozo auteur de l’étude.

Dans ces pays, une augmentation de la température de 1°C n’entraîne qu’une perte annuelle de 27 dollars américain (environ 17. 000 F CFA) par hectare cultivé.

Insécurité alimentaire

Aklesso Egbendewe-Mondzozo, chercheur à l’Université de Lomé , explique cette situation par la forte dépendance de l’agriculture togolaise à la pluie. En effet, les agriculteurs togolais sont particulièrement exposés aux variations climatique puisque l’agriculture pluviale représente près de 93% des terres cultivées.

En suivant les prédictions climatiques, l’auteur de l’étude prédit qu’une augmentation de de 2°C de la température cumulée à une diminution de 10% des précipitations entraîneront une baisse de près de 81% des revenus agricoles net au Togo d’ici 2050.

Ces prévisions sont assez inquiétantes selon Aklesso Egbendewe-Mondzozo lorsqu’on sait que l’agriculture occupe 65% de la population active et représente 40 % du PIB au Togo.

Pour l’auteur, ces pertes sont une menace non seulement les revenus des producteurs togolais, mais aussi pour la sécurité alimentaire et l’économie togolaise qui dépendent fortement de la performance du secteur agricole.

Irrigation

Selon Dodji Adjata, chercheur en Agronomie à l’École Supérieure d’Agronomie (ESA) de l’Université de Lomé, certaines stratégies d’adaptation comme l’irrigation, et le recours aux cultivars peut permettre de contrer ses effets du climat.

Le chercheur propose donc l’accompagnement des producteurs togolais dans la maitrise des techniques d’irrigation afin d’exploiter véritablement le potentiel des sous-sol togolais en eaux-souterraines.

D’autres pistes comme l’accès aux services de vulgarisation, et le niveau d’éducation des producteurs ont été identifiées comme pouvant avoir un effet positif sur les productions agricoles et les revenus des agriculteurs.

Hector Nammangue

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