La prévalence de l’utilisation des produits de dépigmentation reste très élevée chez les femmes au Bénin. C’est ce que révèle une étude publiée en mai 2019 dans la revue Pan African Medical Journal.
L’étude réalisée auprès des femmes de 15 à 49 ans dans la région du sud-ouest du Bénin révèle, en effet, que 8 femmes sur 10 utilisent au moins une fois par jour des produits de dépigmentation dans cette partie du Bénin.
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Les produits les plus utilisés sont à base d’hydroquinone, une substance chimique dont l’application sur la peau est associée à des risques de développer un cancer. Des risques bien connus par les usagères puisque l’étude révèle que 84% d’entre elles connaissaient au moins un des effets néfastes de l’utilisation de ces produits sur la santé.
Célibataires
Yolaine Glèlè-Ahanhanzo, chercheure en Epidémiologie et Biostatistiques à l’Université d’Abomey Calavi expliquent cette forte prévalence par la prolifération des panneaux publicitaires qui prônent l’utilisation des « produits éclaircissants » sur les grands axes routiers du Bénin.
La chercheure explique que cette prévalence est plus forte chez les femmes de moins de 35 ans et célibataires puisque la recherche de conjoints est un des facteurs qui augmentent le risque de dépigmentation volontaire.
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A en croire les résultats de l’étude, la recherche de conjoints multiplie par 5 le risque de l’utilisation des produits de dépigmentation chez les femmes au Bénin.
La tendance est la même au Togo où une étude réalisée à Lomé note que l’utilisation des produits de dépigmentation est plus fréquente chez près de 83% de femmes célibataires contre 43% seulement chez les femmes mariées.
Remèdes
En dehors de la recherche de partenaire, d’autres facteurs comme la perception de leur corps et l’estime de soi ont été identifiés comme motivations à la dépigmentation volontaire au Bénin.
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Afin de réduire l’ampleur du phénomène, Yolaine Glèlè-Ahanhanzo recommande une sensibilisation plus accrue et orientée prioritairement vers la communication pour le changement de comportement ainsi qu’un renforcement des capacités des prestataires de santé dans l’accompagnement des femmes et jeunes filles.
Et de conclure « un accompagnement par la mise en place d’un cadre juridique et législatif est indispensable afin d’avoir des outils efficaces de contrôle de la commercialisation des produits de dépigmentation. »
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