90% des tomates produites au Togo ne sont pas consommées

Une étude publiée en août 2021 dans la revue European Journal of Agriculture and Food Sciences indique que les pertes post-récoltes dans la filière tomate au Togo peuvent représenter jusqu’à 90% de la production pendant la petite saison pluvieuse. L’étude a été réalisée dans la région des Savanes (au Nord du Togo) qui est un bassin par excellence de la production de tomates au Togo. Selon les résultats publiés, ces pertes post-récoltes sont évaluées à 42% de la production pendant la grande saison pluvieuse.

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Mawuena Goka chercheure au Laboratoire de Microbiologies et de Contrôle de Qualité des Denrées Alimentaires (LAMICODA) de l’Université de Lomé et auteure de l’étude indique que ces pertes post-récoles représentent un manque à gagner énorme pour les producteurs.

D’après la chercheure, elles font perdre près de 540. 000 FCFA aux producteurs pendant la grande saison et 130.000 FCFA pendant la petite saison. Ces pertes expliquent en partie la précarité des producteurs de tomates de cette partie du Togo qui vivent avec en moyenne 7,39 dollars américain (soit environ 4500 FCFA) par mois, souligne la chercheure.

Ravageurs

D’après Mawuena Goka, la majorité des pertes post-récoles dans la filière tomate dans les Savanes sont essentiellement dues au pourrissement des tomates en raison des mauvaises manipulations pendant la récolte, des maladies, de l’usage excessif des insecticides et herbicides ou encore d’un arrosage excessif.

L’autre source majeure des pertes post-récoltes sont les ravageurs. Parmi ceux-ci figurent la chenille tuta absoluta qui est classé organisme nuisible prioritaire en raison du lourd impact économique de leur attaque. Présent au Niger et au Burkina Faso depuis quelques années déjà, la présence de ses ravageurs a été signalée au Togo en 2021.

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En d’ailleurs des ravageurs et des pourrissements, d’autres facteurs comme le manque de technique ou infrastructures de stockage appropriés, l’accès limité au crédit ou encore le manque de marché pour la filière ont été soulevés par les producteurs comme ayant un impact significatif sur les pertes post-récolte.

Formation et transformation

Pour réduire ces pertes post-récoltes, Mawuena Goka recommande une formation des producteurs sur les cultures de variété améliorées de tomates, ainsi que les techniques de lutte biologique contre les ravageurs.

Cette dernière piste est celle privilégiée à l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA). Depuis 2018, l’institut expérimente la culture de la tomate sous serre.

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« La serre permet de contrôler le niveau d’eau des plants et les attaques des ravageurs ainsi que les risques de maladies liées aux champignons microscopiques », précise à cet effet   Dr Kossi Kpemoua, directeur scientifique de l’ITRA.

A cela, Mawuena Goka ajoute que le passage à la transformation pourrait être un moyen efficace d’éviter les pertes post-récoltes et de valoriser la filière tomates qui occupe près de 45% des ménages agricoles au Togo.

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