En Afrique, les cas de cancers pédiatriques grimpent

Près de la moitié des cas de cancers pédiatriques dans le monde pourraient être enregistrés en Afrique subsaharienne d’ici 2050. Telle est la conclusion d’une étude publiée en mai 2022 dans The Lancet Oncology.

Pour arriver à cette prédiction, l’étude a pris en compte plusieurs facteurs dont la croissance démographique et l’incidence du cancer chez les enfants dans 200 pays.

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Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 400 000 enfants sont touchés chaque année par le cancer dans le monde. Ces cas de cancers chez les enfants ont augmenté de 13% durant les deux dernières décennies, la majorité des nouveaux cas étant enregistrée en Afrique subsaharienne. 

Facteurs de risques

D’après les chercheurs, les infections chroniques comme le paludisme, le virus d’Epstein-Barr (VEB)- virus de la mononucléose infectieuse-, l’infection à VIH ainsi que les polluants présents dans l’environnement sont des facteurs de risques des cancers pédiatriques en Afrique subsaharienne.

D’autres facteurs comme les prédispositions génétiques augmentent le risque de cancer chez les enfants en Afrique subsaharienne. D’après les chercheurs, environ 10% des enfants atteints de cancer dans la région ont une prédisposition en raison des facteurs génétiques. 

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A ces facteurs, il faut ajouter les retards de détection qui compliquent la prise en charge des cas de cancers pédiatriques et augmentent les risques de décès. En Afrique de l’Ouest par exemple, ce retard de diagnostic concerne 57% des cas de cancers pédiatriques.

« En Afrique subsaharienne, le fardeau sanitaire du cancer infantile est déchirant ; le taux de survie n’est que de deux enfants sur dix, alors qu’il est de huit sur dix … dans des pays comme les États-Unis », précise Wilfried Ngawa, le principal auteur de l’étude.

Mesures fortes

Pour inverser la tendance, le chercheur recommande aux pays Africains de prioriser la lutte contre le cancer pédiatrique en mettant en place des plans nationaux de riposte. Afin d’être efficaces, ces plans doivent prendre en compte la médecine traditionnelle à laquelle près de 70% des populations africaines ont recours selon l’OMS.

Aussi, recommande-t-il aux gouvernements africains d’accélérer la réalisation de la couverture santé universelle afin d’éliminer les dépenses de santé à la charge des familles des enfants atteints de cancer.

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Plus loin, Wilfried Ngawa propose de s’inspirer de la riposte à la Covid-19 pour amplifier les actions de sensibilisation et de prévention des cancers pédiatriques et améliorer les dépistages précoces.

« Les investissements dans certaines approches utilisées pendant la pandémie de Covid-19, telles que la radiothérapie et la télé médecine peuvent considérablement améliorer l’accès aux soins du cancer en Afrique, accélérer les efforts de prévention et la lutte contre le cancer », explique Wilfried Ngawa.

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